prose de Philippe

  • « Allo ? Pourrais-je parler à Serge ?
  • Lui-même,
  • Je souhaite avoir des renseignements pour une formation d’instructeur ULM 3-axes,
  • Un instant, je suis en voiture, je me gare … »

Voilà comment en quelques secondes le contact est établi et Serge, avec son accent du Midi si chaleureux, me donne rapidement RV le dernier week-end de novembre 2020 pour un entretien approfondi et un premier vol d’évaluation.

Dès ma première arrivée sur le terrain de Meaux, je constate la disponibilité, l’attention, la chaleur humaine… marques de fabrique de Serge et Geneviève Bouchet et de toute l’équipe Véliplane, tout cela teinté d’un joyeux désordre, mais seulement en apparence car je constaterai rapidement que la rigueur est omniprésente.

Je fais aussi connaissance avec mes futurs formateurs (Philippe, Erwan, Enrico…) excellents pilotes aux personnalités attachantes.

J’entame donc ma phase d’évaluation, en même temps que je me familiarise avec les machines (Nynja, Alpha Trainer, Zenair 601), le terrain avec ses 4 pistes et les environs de Meaux.

Au bout de 6/7 heures de vol en double commande, me voici lâché sur Alpha Trainer et Nynja. Nous sommes fin février 2021, et l’on va pouvoir passer aux choses sérieuses : la formation initiale !

Cette phase étrange où en place droite, je suis tour à tour élève puis instructeur. Et les vols s’enchaînent de nouveau, ainsi que les briefings au sol.

Ah les briefings… chacun y va de sa méthode mais on ne s’attarde jamais : il faut être concis et clair sans entrer dans de la théorie fumeuse car l’essentiel est que le futur élève retienne les éléments clé de chaque vol.

On est mi-avril 2021 et après un peu plus de 20 heures de vol cumulées, et surtout le feu vert de Serge, me voici Instructeur Stagiaire, étape cruciale où je vais enfin travailler avec de vrais élèves.

Une petite parenthèse : je parlais de « joyeux désordre » au début de cette prose. Tout au long de ma formation, j’ai constaté la plus grande rigueur de toute l’équipe. Tout se sait ou finit par se savoir car l’équipe se parle sans compter le 6ème sens (ou le 7ème ?) de Serge à qui RIEN n’échappe. Mais JAMAIS je n’ai constaté de paroles désobligeantes. Tout se fait dans la franchise et dans le respect de l’autre.

Je constate dès mon premier vol avec élève que l’instruction vient naturellement et surtout… que rien ne vaut le large sourire de l’élève pilote une fois le moteur arrêté au parking : moment précieux où le vol est débriefé à chaud, avant de formaliser la progression de l’élève dans sa feuille de suivi.

Les vols avec élèves s’enchaînent, tous si différents, mais à chaque fois avec cette envie de progresser qui est très motivante pour l’instructeur en devenir que je suis. Certains sont parfois découragés, et je mets en œuvre mes ressources pour remotiver l’élève (n’est-ce pas Jacques ?) Et quel plaisir de constater qu’après cette mauvaise passe, l’élève repart de plus belle !

En parallèle il faut assurer des cours magistraux, obligatoires dans la formation d’instructeur. Et l’équipe se mobilise pour lancer des appels aux élèves désireux de renforcer leur bagage théorique. Et ça marche ! Au départ très formel, voire trop abstrait, sous les conseils d’Erwan ou de Serge, voire des élèves eux-mêmes, je me décoince et deviens plus fluide dans mes explications au tableau.

Juillet 2021, ma formation touche à sa fin après plus de 20 heures d’instructeur stagiaire et, là encore, Serge donne son feu vert pour l’examen final. Un peu de paperasse et la date est fixée au 22 juillet. Avec juste ce qu’il faut comme stress (positif donc), on enchaîne cours magistral, briefing, prévol, puis vol en 2 phases (mania puis cours sur le virage, le thème choisi par Philippe, mon examinateur). Tout s’enchaîne rapidement pour se terminer par une dernière PTE en 07.

Arrivé au parking, Philippe, me dit : « c’est bon ».

Pas évident de réaliser à ce moment-là tout le chemin parcouru en 8 mois (beaucoup de week-end !), plus de 50 heures de vol, plus de 6000 km en voiture (Versailles – Meaux…)

Certes mon bilan carbone est largement négatif… par contre le bilan humain est super positif : que d’échanges conviviaux, de repas dans une ambiance familiale, de moments de partage, d’entraide. Que de choses apprises dans ce monde fabuleux de l’ULM.

Merci à toute l’équipe, mais aussi à Silvia, ma chère et tendre, qui m’a encouragé tout au long de cette aventure.

Philippe Saint-Marc

Versailles, le 27 juillet 2021