Claude

Quel bel été Chez Véliplane !

Si vous avez trouvé l’été maussade, si vous n’avez pas assez volé, si vous êtes resté plus ou moins seuls dans votre coin, alors vous ne connaissez pas Véliplane !

Il y a des étés qui ne m’ont laissé aucun souvenir particulier… même aéronautique, mais cette année, je m’en souviendrai longtemps et même j’irai régulièrement me faire faire une bonne piqure de rappel ! Voilà : ou bien vous avez envie de voler, ou bien vous voulez devenir instructeur ?

Vous ne savez pas où aller ? Vous avez peur d’aller à Meaux-Esbly parce que c’est un grand terrain contrôlé ?

J’avais déjà essayé quelques écoles ULM et avec le temps, je devenais difficile ; vraiment, je n’ai pas envie de m’embêter, de faire des sacrifices, d’endurer, d’avaler des couleuvres, bref de souffrir et la fin de ma formation d’instructeur devenait problématique pour cette raison même si elle vous paraît capricieuse.

Et puis, un jour d’avril je me suis décidé, j’ai poussé la porte du Véliplane Club à Meaux.

Croyez-moi si vous voulez, c’est comme si j’avais passé le seuil d’un autre monde ! Une grande pièce, à la fois grande cuisine, salon, salle à manger, expo de coupes sportives, avec des fruits sur la table, des accessoires dans une vitrine, la bonne odeur du café au chaud… bigre !

Du fond des bureaux, une voix mâle et chantante appelle : Eh l’équipe !!! Et des gars qui rappliquent en riant !

J’emboîte le pas de la petite troupe, on passe devant la porte qui donne dans un hangar bondé, je traverse une salle studieuse et détendue sous la bienveillante écoute de Christian, le talentueux permanent, et je tombe en arrêt devant « la voix » surmontée d’une indévissable casquette ! « Salut, je suis Serge, voilà Geneviève, ma femme ». L’accent des deux chante les cigales, évoque Pagnol, la Gloire de mon Père, César, mon dieu que je me sens bien ! Je sens les accents de ma jeunesse revenir ! Et quelle générosité…

Et voilà, c’était fait, on a topé ; et je suis resté là des jours et des jours sans voir le temps passer ! Cet été j’ai volé 45 heures dans cette ambiance amicale, respectueuse, studieuse, enrichissante, ensoleillée. Ah, je ne vous ai pas dit ? Il y avait là Philippe, instructeur stagiaire à l’accent méridional aussi, Georges, Laurent, Pierre et Jean, même motif, mais pas de punition, au contraire : Jean, spécialiste des frites lorraines « eh, les gars, vous venez, on va cueillir des fraises ??? ». Mais oui, ce sont des instructeurs stagiaires qui volent tous les jours chez Véliplane, c’est vous dire l’ambiance !

Et il y a aussi les références : Michel, l’intrépide voyageur au long cours en ULM qui se fait sans en avoir l’air l’Espagne et l’Algérie (jusqu’au grand sud) et des traversées maritimes pas racontables ! Respect, Monsieur Michel, sans parler de votre grande humanité, il vous en sera tenu compte ! Et les voisins du hangar : le « grand » Max, qui saute de son 3.20 pour aller goûter les trésors gastronomiques des restos de terrains dans son Storch de 80 cv, et le fidèle mécano, aussi à l’aise avec les ROTAX 912 du club qu’avec ses Airbus, Bruno qui pilote son Pionner 200 avec une modestie confondante et deux ou trois belles autres équipes autour d’un Pionner 300 de toute beauté, d’autogires et de multiaxes aussi variés que nombreux… Et je ne vous dis pas les costauds qui viennent ici chez Serge et Geneviève se faire tester pour leur qualif d’instructeur : Merci à Benoît de Sion pour sa « mémorable » mnémotechnique de la coupe d’un front et à Tim avec qui les adiabatiques sont un régal !

Entre midi et 15 heures selon ce que les vols permettent, la salle commune voit tout un chacun se regrouper autour de Geneviève et Serge et préparer sa tambouille : Ah ! Philippe, le spécialiste des salades goûteuses et bien assaisonnées, que c’était bon ! Tout autant que les vraies frites de Jean ! Grâce soit rendue à Geneviève, l’âme douce, généreuse et rassurante, toujours disponible et qui veille à tout… Et à Serge, bien sûr, affairé à conduire sa meute d’instructeurs avec une main de fer dans un gant de velours et les yeux dans les yeux « Claude, écoute moi bien, je ne te le dirai pas une autre fois : arrête ton Coyote plus loin de la porte du hangar et pas en face, s’il te plaît…. ». On n’oublie pas ça, car c’est juste, gentil et (très) ferme… Eh, l’équipe, répondez au téléphone ! Où est la planche ? Il y a des leçons, allez, moi je vais faire un baptême en autogire »… Christian, tu ne manges pas ? « …. j‘peux pas, j’ai des vols dans 5 minutes ! »… Et pourtant, Geneviève avait apporté des tomates du jardin ! Et il y a les élèves, tous sympas et prêts à la fois pour se verser une tasse de café chaud avant leur cours et pour suivre religieusement les briefings et débriefings de l’instructeur stagiaire auxquels Christian et Serge viennent, l’air de rien, apporter les précisions qui manquaient ! Et puis, parmi les très jolis souvenirs, je ne peux oublier celle qui m’est apparue comme l’autre évanescente égérie du lieu, Natacha, si charmante et si modeste ! (Bon d’accord, il n’y pas d’ambiguïté, son mari est très sympa !). Allez, je ne parle pas des enfants des uns et des autres, de tous âges, qui parfois partagent les lieux d’étude et de détente du club ! Merci à eux tous également. Quelle vie, ici !

Alors quand certains me disent « Quel été pourri ! », je ne peux pas m’empêcher de leur dire en sourient « Ah, tu ne connais ni Geneviève ni Serge BOUCHET, ni leur équipe de Véliplane ? Ils te changent un été en magnifique souvenir !!!

Claude LAPOUTGE

Merci pour ton texte et ta sympathie, conserve ta bonne humeur et ta patience et au plaisir de te voir quand tu le souhaites.