Matin: Frossay (Loire-Atlantique) -> Angers (Maine-et-Loire)
Nous nous levons avec un bon temps Breton; une sorte de bruine légère, beaucoup de vent et un plafond bas. Je prends du coup mon temps pour replier la tente, si bien que je rate le départ du camion-bagages.. Heureusement une camionette de la DGAC est là pour les étourdis comme moi.
Nous attendons patiemment entre deux grains que le plafond se lève. Notre préposé à la météo est formel; le plafond va monter vers les 1600 pieds entre 12h et 14h. Et c’est effectivement se qu’il se passe, alors tout le monde se prépare fissa avant l’arrivée d’un nouveau nuage (bas).
Nous avons comme hier un gros vent de travers gauche, notre DV (Directeur des Vols, Louis Collardeau) a bien insisté sur le décollage « manche dans le vent, grosse prise de vitesse en palier et virage à gauche en montée initiale ». Nous partons vers l’est, contournons Nantes et sa TMA par le nord, rejoignons la Loire et cheminons vers Angers.
Le tracé est sympa, je tente de cheminer au-dessus de la Loire et de ses bancs de sable à 500 pieds mais il y a trop de turbulences dues au vent fort, même en autogire c’est désagréable, donc je remonte vers les 1000 pieds.
Angers dispose d’un contrôle et d’un AFIS, qui était sensé nous accueillir, mais le pauvre a dû craquer lorsqu’il a vu débarquer la meute et ses 15 ULM simultanés dans le circuit, alors ce sont nos contrôleurs d’élite qui reprennent la main à la radio.
Peu avant Yankee, j’entends qu’un avion de ligne va décoller d’Angers vers Bastia, les arrivées du tour sont interrompues pendant 20-25 minutes. Je pars donc faire coucou aux bateaux sur la Loire avant de revenir m’intégrer dans le circuit.
Nous avons droit à une piste royale en dur, 1800×45 mètres, mais aussi toujours ce gros vent de travers 15-20 noeuds. Le giro devant moi fait un atterrissage affreux et finit son roulage dans l’herbe, du coup je suis déstabilisé et fais également un atterrissage bien nul (mais je reste sur la piste).J’aurais dû remettre les gaz, car pendant que je le regardais partir dans l’herbe, j’en oubliais mon pilotage.. L’importance du facteur humain!
Une fois le roulage « contrôlé », je vais me parquer et visite le musée de l’aviation légère qui présente de nombreuses machines et moteurs intéressants.
Après-midi: Angers -> Châtellerault (Vienne)
C’est la dernière étape avant de boucler ce tour 2017, et pas des moindres puisque nous allons longer la Loire et la Vienne, parcours truffé de châteaux!
Je pars derrière Guy « Alpha 20 » et fais la première demi-heure avec lui, toujours en remontant la Loire.
A Saumur, Je vais une petite autorotation devant le château pour bien profiter de la vue splendide.
Juste après, c’est l’arrivée de la Vienne dans la Loire et l’Abbaye de Fontevraud, où repose Richard Coeur de Lion il me semble, mais je ne suis pas passé assez bas pour vérifier.
Je quitte la Loire et prends la Vienne jusqu’à Chinon, et tente de retrouver une vieille ligne de train touristique qui fait Chinon-Richelieu.
Horreur! Après cibq minutes de recherche, toujours pas de ligne de chemin de fer.. Dépité, j’allume le GPS et constate que je suis bien au-dessus, mais elle a été apparemment remplacée par une piste cyclable….. Il y a donc une erreur dans la carte OACI 🙂
Je suis donc la piste cyclable (sans m’y poser) jusqu’à Richelieu, ville « parfaite », rectangulaire, fondée par qui vous savez, et où j’ai habité quelques années.
Vers Châtellerault, le paysage se transforme rapidement en une série de champs, c’est vachable partout, le bonheur!
Le retour vers Châtellerault est tranquille, je passe derrière deux biplans (ULM) qui font un passage bas avec fumigène sur la piste pour fêter la fin du périple..
La soirée est festive avec un pot (et du bon rosé) offert par la mairie et le club ULM local Silvair; l’ambiance est bonne, au bout de 8 jours tout le monde se connaît. C’est donc bien entamés que nous attaquons le repas du soir amélioré avec grosse pièce de boeuf et mousse de fois gras!
Malgré la météo, ce fut un tour épatant avec de magnifiques ballades, mais aussi beaucoup de rencontres et d’échanges avec des pilotes sympa de tous les coins! Le Tour est définitivement quelque chose à faire au moins une fois dans la vie d’un pilote d’ULM !