vu et vecu par Thierry, instucteur Stagiaire Multi-Axes et Pendulaire, pilote avion et planeur TOUR DE PARIS 2006 vous pouvez aussi lire le réci de Rémy Il est 8 h, samedi 3 juin 2006. La météo semble avoir du mal à se lever, un plafond et une visibilité assez réduite. Après un briefing complet, vers 10h, nous prenons la décision, Stéphane et moi, de partir avec le Coyote. Nous sommes accompagnés par le ZENAIR de Philippe. Jean Michel avec Nicole et Rémy, avec leur pendulaire, sont partis une demi heure plus tôt. Roulage pour la 34, action vitale, et c’est parti ! Cap sur le Plessis. Stéphane est concentré sur sa navigation. Pour une 1ère, la météo de ce matin n’est pas clémente. Une verticale le Plessis, puis nous longeons au Sud, la forêt d’Ermenonville jusqu’à Luzarches. Décidément, la visi et le plafond ne s’améliorent pas : 1000 pieds max. Difficile pour un élève de tenir un cap sans repère visuel. Ah ! Voilà l’autoroute du Nord, Luzarches n’est plus très loin ! Cap sur Persan beaumont. « Entre le sud avec CDG et au nord Creil » mieux vaut savoir où l’on est ! On s’annonce pour la verticale, nous réussissons à monter à 1200 pieds QNH. Pour l’instant, si la météo a du mal à se montrer de notre côté, au moins, tout se passe bien. Nous nous rabattons sur l’autoroute de Pontoise, que nous décidons de suivre jusqu’à Méru. Impossible de se tromper a priori puisque la voie de chemin de fer pénètre dans l’agglomération. Stéphane prend l’habitude d’utiliser la carte et j’essaie de lui transmettre des conseils pour optimiser la lecture de celle-ci. Verticale Méru – Cap plein Ouest. Je commence à avoir un mauvais pressentiment. Le plafond et la visi baissent de façon inquiétante. Et nous aussi ! On est plus qu’à 800 pieds et visi max 1.5 km. En l’absence de repère au sol bien identifiable, je vais pour la 1ère fois être obligé de m’en remettre totalement à cet instrument que je souhaite infaillible : le GPS, nouvellement acquis et jamais utilisé en condition réelle… Je donne les corrections de cap à Stéphane pour être « pile poil » sur la trajectoire. La base ULM des Noyers, c’est pas l’aéroport de Roissy, mais plutôt, une charmante petite base plantée au milieu des champs, hangars verts, avec piste en herbe sur fond de champs vert. Autant chercher une aiguille dans une botte de foin. On est bien parti pour manger de l’herbe… nous allons bientôt constaté l’efficacité de ce bel outil : le GPS. Le plafond baisse toujours et la visi aussi… Nous sommes en plein sur la trajectoire définie. Je regarde sur la carte : pas d’obstacle signalé. Altitude des Noyers : 348 pieds. On ne doit pas descendre en dessous de 700.QNH Les nautiques diminuent sur le GPS. Nous arrivons bientôt sur la base. C’est vrai : à ce moment il règne une intense concentration. Je ne sais de Stéphane ou de moi, lequel est le plus concentré. Comme le marin qui crie : « Terre, Terre », nous apercevons au bout du capot moteur : les Noyers. Un grand soulagement nous envahis… le mot est faible. Merci Dieu GPS. Un rapide coup d’œil, la piste est courte : 400 mètres. En herbe, humide de surcroît. Je décide en accord avec Stéphane, de prendre les commandes. Un premier tour de piste à 300 pieds avec un cran de volet, le plus important étant de ne pas perdre la piste de vue. En approche finale, je ne le sens pas. La vitesse est trop rapide pour une piste aussi courte surtout sur une herbe probablement très humide. Une remise de gaz s’impose suivi d’un palier piste pour sentir les choses. 2ème tour de piste. Cette fois, je mets toutes les chances de mon côté, vitesse minimum tous les volets sortis 45°, le vent est nul et l’atmosphère stable. Je demande à Stéphane de me donner les vitesses en approche à intervalle régulier. Je vais faire une approche moteur pour me permettre d’ajuster la touchée. Stéphane, tel un métronome, m’annonce les vitesses. Décidément, le Coyote est une excellente petite machine. La piste est assurée, je réduis tout. Touchée des roues, un petit coup de freins pour tester la piste : une légère embardée sur la droite. C’est une vraie patinoire ! Ça y est nous voilà au parking et bien contents d’être posés. Nous attendons les autres. Philippe avec son ZENAIR et Jean Michel et Rémy avec leur pendulaire. Philippe est mal parti, ou plus précisément, il arrive mal. Il rate son atterrissage et le ZENAIR dépasse le bout de piste sur 50 mètres. Bonne réaction du pilote : il coupe le moteur tout de suite. Avec l’aide de toute la plate forme, nous le sortons du champs. Après un examen minutieux nous constatons qu’il a une ferrure de cassée sur le train droit. Grâce à l’ingéniosité des pilotes sur place pour réparer, il rejoint Meaux. Jean Michel quant à lui, avait décidé une « vache préventive » avec son pendulaire. Il nous rejoint ainsi que Rémy. Coup de chapeau à Rémy, qui a rejoins le terrain sans GPS. Avec Stéphane, nous décidons d’attendre 13 h pour redécoller. Nous profiterons pendant le parcours, du plein ensoleillement. Jean Michel nous propose gentiment un peu de carburant, nous prenons 12 l , Jean Michel à décidé de retourner sur Meaux Après un repas frugal, c’est reparti ! Action vitale et décollage des Noyers. Un petit battement d’aile pour remercier tout le monde, et une verticale terrain puis prise de cap sur Dreux. 10 km de visi et plafond sans limite. Un vrai bonheur en total contradiction avec la matinée. Nous apprécions tous deux cette branche. Traversée de la Seine, Château d’Ezy sur Eure. Nous apercevons déjà Dreux. Et la pédagogie, sur cette branche a repris le dessus. Je sens Stéphane un peu fatigué. Descente sur Dreux que nous contournons par l’est. On se pose en 04 sans problème. La piste en herbe sèche pose il est vrai, moins de problème. Après un rafraîchissement bien mérité, échange d’élève, je repars avec Mathieu. Rémy laisse sa place à Zoubir. Il est 14h30 ,Décollage et prise de cap sur la rivière qui nous mène au château de Maintenon. Les conditions sont très bonnes, Mathieu gère son affaire, je peux me détendre un peu et faire joujou avec mon GPS. Jusqu’à Etampes, le chemin est bien balisé. Prise d’infos sur l’ATIS d’Etampes. Mathieu effectue le message radio. Nous passons verticale Etampes : 2000 pieds QNH. Attention ! 2 planeurs au dessus de nous. Effectivement, nous sommes dans le secteur de Buno. Il faut ouvrir l’œil et le bon. L’important dans ce cas là est de ne pas voler au plafond. Par expérience, c’est là que se trouvent les planeurs. Un moment de doute nous envahi Mathieu et moi. Nous nous croyons plus au nord de la route prévue, aux environs de la Ferté Alais. Et il manquait plus que ça. Si on s’invite au meeting sans bristol, ça va faire désordre… En fait Nous sommes plus au sud que nous le pensions. Je ne comprends pas ce qui c’est passé : en fait, notre attention a été perturbée par la présence des planeurs, le cap n’a pas été tenu précisément, nous avons craint une déviation de cap importante, vers le nord malgré le fait que le GPS nous confirmait que nous étions plus au sud de la route prévue.J’ai décidément du mal à faire confiance à cet outil !!!!. Ouf, un repère bien identifié au sol : une ligne de chemin de fer. Plus de doute : nous sommes plus au sud que prévu. Nous nous regardons Mathieu et moi, soulagés. Correction de cap, nous décidons de passer au sud de Melun. Verticale, le Point SM. On serre les fesses espérant ne pas avoir de panne moteur à cet endroit. Les usines de Nangis sont déjà visibles. Je dis à Mathieu : « tu vises un peu à droite, le terrain est derrière. » Arrivés au parking, on décide d’un nouveau rafraîchissement mérité… Un petit moment de détente avant de repartir. Décollage et prise de cap au nord. Allez ! on rentre à la maison. Nous entendons Zoubir se signaler à la radio. Un petit message de notre part, pour lui dire que nous allons directement sur Meaux. Nous apercevons Coulommiers sur notre droite. Tiens ! le ballon captif de Disney ! Nous arrivons bientôt. Après avoir écouté l’ATIS, nous effectuons une verticale terrain, pour intégration en vent arrière 34. Mathieu se débrouille bien. Après 4 h de vol et 4 atterrissages, nous coupons le moteur. Je sors du Coyote fatigué mais content. On a rien cassé. Je pense que cela restera pour Stéphane, Mathieu et moi même , un bon souvenir. A l’année prochaine, pour un nouveau tour 2007. |