Jean-Michel

Le 24 Novembre 2007…Jean-Michel, mon premier vol solo…..

Les commentaires en italique et entre parenthèses sont de l’instructeur (c’est la première fois qu’il s’initie comme cela dans un texte, mais c’est pour la bonne cause !)

Une fois, Deux fois, trois fois j’ai beau tourner la tête à droite, le siège passager demeure vide et c’est bel et bien, mon premier vol solitaire à bord du Super Bingo 2 temps.

Mes premières heures de vol et d’apprentissage, l’ont été à bord du Coyote, mais il est parti faire le bonheur d’autres pilotes sur une autre base et aujourd’hui, je suis à bord du Bingo. J’attendais ce jour tout en le redoutant un peu…

Après quelques tours de piste en compagnie de Franck, ça va très vite, un passage au bureau de Serge, remise du papier qui m’autorise à voler seul à bord, dernières recommandations, ultimes vérifications du Bingo et me voilà seul à bord.

Je ferme la porte, boucle la ceinture, magnétos, contact gaz au ralenti allez je démarre. Bon avant tout j’écoute l’ATIS sur 126.72, j’ai bien enregistré, ok passons sur 120.15 et faisons notre annonce. Aïe Aïe Aïe, y’ a un trafic aujourd’hui faut que je me glisse dès qu’il y a un blanc. Comme un fait exprès c’est serré, allez je me lance, Je dis bonjour et j’attend… il ne m’a pas entendu… je recommence comme ça plusieurs fois et le 4eme est le bon. (Tu as dû foutre un brave bordel sur la fréquence, on en reparle de vive voie !!!)

C’est pour moi, je demande la permission de rouler après avoir consciencieusement expliqué mes intentions de vol, ma localisation etc…. je comprend de travers et sais pertinemment qu’il y a un problème, je collationne et on ne me dit rien, alors je roule vers la 34 alors que c’est la 07 qui est en service, et j’ai entendu 34 mais bon. (Tu aurais dû entendre VIA la 34 gauche….)

Je roule sur le taxiway direction la piste 34…Je stoppe. Allez c’est le moment du CAÏN. A haute voix Je passe en revu la check list. Je suis calme mais pas tranquille ; à la radio ça continue avec la 07. Le vent est presque nul, bon on verra bien. Je m’annonce prêt en 34 et bien sûr on me dit gentiment que c’est la 07 en service. Demi-tour sur le taxiway pour rejoindre la 07, me sentant un peu couillon. En fait j’ai su après que je devais allez vers la 07 en roulant sur la 34 ça commence fort…

Me voici derrière un autre appareil. Y’a vraiment beaucoup de trafic, le ciel est dégagé et nous sommes nombreux à vouloir voler ce samedi après midi. L’avion de tourisme qui me précède n’a toujours pas le feu vert pour s’aligner, les touchés et les posés se succèdent. J’annonce que je suis prêt. J’ai le temps de repasser en revue les instruments. 5 minutes plus tard, qui me paraissent le double, ça y est c’est à lui de décoller. Il s’aligne, s’élance et décolle rapidement. Je pousse la manette des gaz, et prend sa place en attente au bord de la 07. Pas le temps de dire ouf… La tour m’annonce « vous êtes prêt Delta Roméo, alignez vous et décoller sur la 07 droite », je collationne, me rend rapidement au centre de la piste. Roue avant bien droite à peine arrêté, gaz à fond manche au ventre, (quand je volais en paramoteur, c’était bras hauts et gaz à fond) la roue avant décolle rapidement du sol, je repousse un peu le manche, les roues arrières décollent à leur tour, je prend de la vitesse bien à plat, tout se passe bien, tire sur le manche pour prendre vite fait de l’altitude, et là ça grimpe vite, je suis rapidement à 940 pieds…. (C’est à 920 pieds que l’on doit arrêter de monter, misère !!!)

Je réduis les gaz. ça y est du pur bonheur c’est parti pour quelques tours de piste. Je surveille l’altitude, la vitesse et suis très attentif car dehors y’a du monde et la radio n’arrête pas. Je me sens bien, décontracté, déjà le premier virage à gauche, la bille, l’altitude, la vitesse tout est correct j’admire le paysage. Y’a toujours personne sur le siège passager, et j’ai un petit sourire de satisfaction, j’aimerais pouvoir décrire toutes les émotions que je ressens là maintenant. Avant de pouvoir en parler à qui que se soit, 2eme virage à gauche, je suis vent arrière, personne à la radio j’en profite pour m’annoncer, je collationne, je suis N°3 c’est ok j’ai visuel sur le précédent.

Je continue de piloter sereinement c’est le moment de virer à gauche une nouvelle fois, tout se passe bien. Un nouveau coup d’œil sur les instruments, c’est toujours ok, je pense déjà à l’atterrissage qui se profile, ben oui voler c’est super mais faut bien se poser un jour, et le siège passager est toujours désert, allez aucune raison de m’en faire, le vent est nul, la visu parfaite, le Bingo ronronne et j’ai reçus une formation qui va bien. Allez dernier virage à gauche, annonce à la radio, je suis autorisé sur la 07 gauche, je coupe les gaz, et descend vers la piste mes pieds gèrent bien l’alignement tout est ok et sans me faire peur je fais mon premier touché seul à bord, ce n’est pas un kiss landing mais satisfait, je remet les Gaz à fond et c’est reparti… quelques tours de piste plus tard j’entame un complet et regagne le hangar Véliplane. Voilà c’est un résumé simpliste afin de partager brièvement les nombreuses émotions de ce premier vol tout seul à bord (ben oui le siège passager est vide) d’un ulm multiaxe.

Grâce à la formation que j’ai eu, je n’ai pris que du plaisir, lors de ce premier vol en solo, pas d’angoisse. Prochaine étape, l’emport passager, pour partager en temps réel avec la femme que j’aime ces moments d’émotions. Avant d’aller fêter ça, je tiens sincèrement à remercier toute l’équipe du Véliplane club.

Trisachin qui fut mon 1er instructeur, Xavier qui est basé ailleurs maintenant, Gérard qui parle fort et clair, Franck qui va bientôt pouvoir regagner la Corse qui lui manque tant et on le comprend, et bien sûr Serge, chef pilote à l’accent du midi, chef d’orchestre de ce petit monde. Merci à Geneviève qui fut mon premier contact au téléphone avec le Véliplane Club, passionnée tout comme Serge son mari par l’univers de l’ulm.

Merci encore à vous tous Instructeurs, pour votre patience et vos compétences qui me permettent aujourd’hui d’écrire ces quelques lignes. Merci à tous les pilotes de pendulaires, de 3 axes et autres machines volantes du Véliplane Club, car j’ai du plaisir en l’air bien sûr, mais aussi au sol à partager cette passion avec vous, sans frime, simplement, sérieusement sans se prendre au sérieux, et toujours dans la bonne humeur. Bon je pourrais en écrire une tartine mais maintenant on va fêter ça.

Champagne !!!!!

Jean-Michel Bartenay

Merci à toi Michel, car c’est aussi une joie et un grande satisfaction de lâcher un élève pour nous autres Instructeurs, c’est un plaisir du travail accomplis, voles bien, voles longtemps et vole prudemment. Serge